• Après mon coup de gueule ( qui n'est pas vraiment terminé, je ne décolère pas...), j'avais envie d'un article plus doux, un peu mon état d'esprit de maman en ce moment. Oui, je sais, c'est contradictoire. 

    Alors, cette reprise? Pas trop dur?

    Si je l'écrivais cet article?

    Le début de vie de bichon n'a pas été facile pour moi. Rester enfermée la journée entière avec un bébé que je ne comprenais pas a été compliqué. Merci les copines au téléphone! J'ai alors attendu avec impatience la reprise du boulot. Et puis, le temps passant, j'ai réussi à mieux comprendre mon bébé, à avoir un rythme et surtout à avoir des moments agréables.

    Voir grandir son enfant, le voir sourire ou attraper les objets, babiller, c'était enfin avoir du plaisir à garder son enfant. Et puis, il a fallu envisager la garde de bichon: on a "choisi" la nounou. Choisi étant un bien grand mot puisque pas de place en crèche. Mais des collègues en connaissaient une, on est allée la voir et le courant est bien passé. J'étais contente et soulagée, bichon serait bien gardé.

    Et pleurer toute la journée avant le reprise a été une vraie surprise pour moi! Je me languissais pourtant de pouvoir avoir une vraie discussion avec des adultes, d'arrêter de penser uniquement à comment gérer le rythme de bébé à la maison. Et je me retrouvais à pleurer parce que je ne lui donnerai pas tous les biberons ( même si le papa en donnait déjà), parce que je ne serais pas là à chaque changement de couches ( pfff, mais faut vraiment être idiote pour regretter une couche de caca). Et si la nounou le laissait pleurer? Et si elle ne le comprenait pas... Bref, après quatre mois et demi avec bébé, la séparation était compliquée.

    Le jour J, c'est le papa qui l'a emmené. Heureusement, j'ai ainsi pu partir au travail avec juste une larmichette au coin de l'oeil. Mais revoir les collègues, les élèves, reprendre les réflexes de prof, ça m'a fait du bien.

    Laisser bichon une journée entière est synonyme pour moi de "elle va le gérer" ou encore "je peux souffler". Et là, tu commences à culpabiliser. Ben oui, tu es maman alors tu ne devrais pas être contente de ne pas l'avoir avec toi. Tu ne devrais pas te réjouir qu'elle se tape la couche et l'endormissement chiant de la sieste. Et pourtant, tu le ressens tout ça. Tu culpabilises, jusqu'au jour où tu te rends compte que la semaine tu es une mère "indigne", mais le week-end, tu deviens une maman poule. Comme si le peu de temps que tu passes avec ton enfant, tu le vis à 100%.

    Maintenant la nuit, j'aime le moment où il câle sa tête dans mon cou, après le bibi (bon, ok, j'aimerais aussi qu'il fasse ses nuits, article à venir). J'adore quand il tend ses mains vers moi, comme pour réclamer un câlin (alors qu'en vrai il veut juste attraper mes cheveux ou mes lunettes pour les machouiller). Et je suis très fière d'arriver à gérer la préparation des repas, les câlins, le boulot, malgré la fatigue (et même si je viens d'oublier un rendez-vous chez le pédiatre). Et bizarrement, j'aime être une maman égoïste, mais irréversiblement gaga de son fils. 

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  • J'étais partie pour écrire un bel article sur le devenir maman, la reprise du boulot, la culpabilité de se sentir bien mieux depuis que je ne suis plus H24 avec mon bichon et puis une chose en entraînant une autre (réveil dudit bichon, errance sur le net etc...), je me retrouve à râler sur la réforme.

    Non, parce que j'apprécie de reprendre le travail, mais comme ma priorité pèse maintenant près de 9kg (ok, le boulot n'a jamais été ma priorité), il y a des choses qui me choquent profondément!

    Selon ma principale, "le métier de prof est en train de changer". Donc, si je me fie à ce qui se passe, ma mission première est de surveiller mes élèves. Et d'enseigner de la SVT et de la techno. Et de pondre de l'interdisciplinarité pour des élèves ne sachant pas additionner 2.5+2.5.

    Revenons sur la surveillance: je finis à 15h20 le vendredi. A 15h30 je récupère bichon, puis c'est le week-end. Or, j'ai reçu un mail m'indiquant que je devais surveiller un examen blanc de 15h30 à 15h50. Pas de demande, de s'il vous plaît, rien. En fait, la direction partait du principe qu'on était corvéable à merci. Eh bien non. Je suis gentiment aller leur dire que je faisais déjà une heure de surveillance en dehors de mes horaires de travail (sans qu'on me le demande non plus d'ailleurs), donc qu'ils pouvaient m'oublier pour le vendredi. Evidemment, c'est plutôt anecdotique pour la plupart d'entre vous, que j'ai déjà la chance de finir si tôt, mais je commence à en avoir assez de cet état d'esprit. Je suis une bosseuse. Je suis au collège à 7h20, je bosse pendant mes heures de trou (nombreuses cette année), je fais les conseils de classe et les réunions parents/profs. Mais ce que je préfère dans mon métier, c'est mon autonomie: pouvoir gérer mon temps et mon travail, à ma guise. Et là, j'ai juste l'impression qu'on commence à m'imposer des horaires.

    Tout comme je sais pouvoir compter sur mon mercredi après-midi pour travailler ou faire les boutiques. Enfin, ça, c'était avant, maintenant, on a formation un nombre limité de mercredi. Mais quand même! Je le met ou bichon? Chez la nounou? Donc je ne suis pas payée plus, pour le temps en plus, mais en plus je dois payer la nounou. Bref, c'est pénible. Et j'ai même pas l'occasion de me plaindre, parce que j'ai des vacances!

    Mais le meilleur, c'est quand même cette réforme de m****! En 6ème, ils auront maintenant "sciences". Une seule trace écrite pour trois matières. Je ne suis pas formée pour enseigner de la SVT, ni même la techno. Je n'ai aucune attirance pour ces matières, ni l'envie de les enseigner. Et je n'ai aucune compétence pour le faire! Bonjour l'enseignement au rabais!

    Parlons aussi des EPI: obliger les profs à aborder des thèmes dans plusieurs matières. C'est vrai que le développement durable est un indispensable pour un élève qui ne maîtrise pas le compréhension de la consigne! Et, ne vous trompez pas, j'adore les autres matières, mais je ne veux pas être obligée de travailler en interdisciplinarité. Je veux pouvoir le faire si l'occasion se présente. Si j'ai le temps de le faire correctement, si le projet me plaît.

    Je ne vous fais même pas un paragraphe sur mon salaire, gelé depuis des années! Ou sur les conditions de travail (infiltration d'eau, élèves problématiques, parents défaillants).

    Plus j'écris, et plus je me dis que je ne finirais pas prof. Les difficultés des élèves ne permettent plus de faire des cours intéressants, je reste sur du basique. Mon salaire qui n'augmente pas, alors que la demande de travail explose.

    Mais surtout, je me fais du souci pour mon fils: que va-t-on lui enseigner? Dans quelles conditions va-t-il pouvoir apprendre? Evidemment, je l'aiderai et le suivrai, mais je suis du métier, c'est plus facile pour moi. Combien d'enfants n'ont pas cette chance? Et suis-je la seule à trouver ça anormal que l'école n'offre pas la même chance à tous les élèves? Simplement, de les amener au meilleur d'eux-mêmes...

    Voilà, un énième article de prof qui en a marre, marre qu'on n'écoute pas les gens sur le terrain. Marre qu'on minimise nos difficultés, ou pire, qu'on nous accuse de nos propres difficultés. Alors, si le métier est en train de changer de cette manière, je ne donne pas cher de l'éducation nationale!


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  • Cela fait plusieurs jours que j'essaie d'écrire un article sur les changements qu'ont entraînés la naissance de bichon mais les attentats de vendredi m'ont montré que les changements étaient plus grands que ce que j'imaginais.

    Devenir maman m'a changée

    Devenir maman m'a rendue humble: la tétine, les bras, les principes n'en sont plus vraiment. Et aujourd'hui, je me sens terriblement petite face aux évènements. Ma petite bougie ne peut pas faire grand chose contre le terrorisme mais c'est ma manière de participer et de me recueillir. Je veux le faire pour moi, mais aussi pour bichon.

    Devenir maman m'a rendue sensible: j'ai bien sûr été touchée par les attentats contre charlie hebdo, mais aujourd'hui, j'ai pleuré. J'adore Paris, j'ai adoré me balader et photographier cette ville si pleine de vie, si lumineuse, et la voir sombre, solitaire m'a beaucoup attristée. Paris est synonyme pour moi d'amis, de découvertes et d'émerveillement et j'ai aujourd'hui du mal à la qualifier ainsi. Je me demande si je réagis ainsi parce que je suis maman ou tout simplement attachée à Paris.

    Devenir maman m'a rendue organisée: mes journées sont presque toujours les mêmes, les sorties bien rodées. C'est pourquoi ce matin, comme tous les matins, j'ai changé bichon, je lui ai chanté des chansons, et après, bien après, j'ai allumé la télé et j'ai découvert l'horreur. Mon réflexe a été de serrer très fort mon fils dans mes bras, comme pour le protéger. Puis je me suis sentie bête de tant vivre dans ma bulle. Et j'ai eu envie de retourner dans ma bulle.

    Alors aujourd'hui, je suis maman et ça a changé ma vision des choses. Je ne juge plus les parents des enfants qui hurlent dans les magasins. Je ne juge plus les parents qui font du cododo. J'échange des sourires avec les mamans en poussette et suis plus avenante en général.

    Mais une chose n'a pas changé: je veux croire que mon fils aura des amis musulmans, juifs et athées. Qu'il pourra s'amuser, aller à un concert ou juste boire un coup en terrasse sans que je craigne pour sa vie. Que je pourrais jouer un rôle auprès de mes élèves pour éviter les amalgames. Je veux juste croire en un peu de paix et de tolérance...

    Devenir maman m'a changée

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  • Profite, tu verras, le temps passe vite! Que cette phrase a pu m'énerver et pourtant je suis la première à le dire maintenant! La notion du temps est devenue totalement farfelue par ici: une journée peut paraître trèèèès longue et une nuit devenir vraiment courte. Mais les choses vont mieux!

    Ce mois-ci, bichon expérimente les sourires et les gazouillis. Il tient de mieux en mieux sa tête même si la position à plat ventre est vraiment désagréable. Il faut donc que j'attende qu'il soit dans de très bonne disposition, que je l'encourage très joyeusement pour q'il accepte de lever un peu la tête. Il aime beaucoup le tapis d'éveil, le transat mais encore plus les bras de maman... Bref, beaucoup de progrès pour ses deux petits mois.

    Moisiversaire # 2  (jeu de mot moins assumé)

    Au niveau santé, il a eu droit à ses vaccins: pas de fièvre, pas grognon, juste un peu pleuré pour la piqûre. Il fait maintenant 57cm et pèse 5kg400. Il met du 3 mois et va devoir bientôt passer au 6 mois. Il change chaque jour un peu plus, faisant de moi une maman totalement gaga et déjà nostalgique du petit nourrisson. Chaque tenue me rappelle une journée, une anecdote...

    Moisiversaire # 2  (jeu de mot moins assumé)

    Et pour moi? Ca va mieux, beaucoup mieux. Je commence à comprendre les pleurs, à connaître ses habitudes. Je me suis fait aux nuits hachées et me fait de plus en plus confiance. Je ne redoute plus de passer une journées entière avec lui, je n'ai plus peur de la nuit. Je n'hésite pas à sortir et suis une pro du pliage de poussette. En fait, j'ai appris à relativiser. Je m'organise différemment et le papa assure toujours autant. J'ai aussi fait le deuil de pouvoir avoir un moment à moi dans la journée, où je ne pense qu'à moi. Le tricot est devenu un moment rare, l'écriture du blog, un luxe! La preuve, j'ai une semaine de retard dans l'écriture de cet article. Mais je ne désespère pas: ça va de mieux en mieux sur le rythme. Le lien entre bichon et moi se fait petit à petit, grâce au bain, aux massages et aux sourires.

    Moisiversaire # 2  (jeu de mot moins assumé)

    Je ne me lasse pas de le regarder, de caresser ses petits cheveux tout doux et de le photographier sous tous les angles. Alors, je deviens une de ces rabat-joie qui ne parle que bébé, couche et biberons, qui enchaîne les fameux "profite, ça passe vite" et " un enfant, ça chamboule tout". Oh oui, ça chamboule tout et on ne s'imagine même pas à quel point. On ne peut pas s'imaginer à quel point. Quand j'étais petite, je croyais que le permis de conduire, l'achat d'un appart changeaient une personne. Je me suis rendue compte que non, je n'ai pas fondamentalement changé après tout ça. Mais devenir maman, ça change vraiment: la première pensée est pour bichon, la dernière aussi. Quand je vais faire les boutiques, j'achète en priorité pour bichon et mes lectures tournent désormais autour de puériculture et éducation. Ca m'a fait bizarre: j'ai eu l'impression de disparaître, de ne plus me reconnaître. Il me fallait juste un peu de temps pour me retrouver. Il fallait juste que bichon me laisse un peu de temps pour moi.

    Moisiversaire # 2  (jeu de mot moins assumé)

    J'ai aussi appris la contradiction: je veux du temps pour moi mais j'adore quand il se blottit contre moi, quand j'arrive à le calmer juste en le prenant dans mes bras ( ce qui me prend mon "précieux temps"). Alors non, il ne fait pas ses nuits et reste très demandeur des bras, mais il grandit et devient plus serein de jour en jour, comme s'il apprenait à nous faire confiance. Et il me tarde déjà les trois mois pour voir ses progrès ( mais en fait non, il grandit trop vite...contradiction encore et toujours!)

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  • Parce qu'il m'aura fallu un peu plus d'un mois pour retrouver mon moral et mon humour(ça va avec), un petit article pour vous montrer l'étendue des dégâts depuis l'arrivée de bichon. Aucune pièce n'a été épargnée:

    L'invasion

    Le cas de salon est particulièrement important: j'y suis très souvent alors je centralise tout ici. Le tapis d'éveil est en plein milieu du passage mais on s'en fiche, on le contourne. De toute façon, il y a aussi des bavoirs, des langes, des tétines...Bref, le tapis d'éveil est décoratif au moins!

    L'invasion

    Dans l'entrée, c'est stratégique: le nécessaire quand on sort se compose du cosy mais aussi du sac à langer et parfois même du transat!

    L'invasion

    L'invasion

    Bon pour la cuisine, on est passé aux biberons donc il faut les laver, les sécher et les préparer...Du coup, on a investi dans l'égouttoir à biberons. Ce n'est pas un indispensable mais c'est pratique et j'adore le design!

    L'invasion

    La chambre d'ami n'a pas été épargnée...C'est mon refuge quand bichon ne veut pas dormir la nuit!

    L'invasion

    La salle de bain, là où on gagatise le plus: bichon adore le bain alors on passe beaucoup de temps à "faire le petit poisson".

    L'invasion

    Et on parle du cas de notre chambre? Babyphone, tétine de secours et même coussin d'allaitement, bichon atterri parfois ( souvent) dans notre lit donc on est paré!

    Le responsable de tout ça me squatte dans l'écharpe de portage depuis deux heures mais j'en profite parce que, quand il sera ado, il voudra plus me faire des câlins...

    L'invasion

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