• Le club des mamans vs la prof en moi

    J'étais partie pour écrire un bel article sur le devenir maman, la reprise du boulot, la culpabilité de se sentir bien mieux depuis que je ne suis plus H24 avec mon bichon et puis une chose en entraînant une autre (réveil dudit bichon, errance sur le net etc...), je me retrouve à râler sur la réforme.

    Non, parce que j'apprécie de reprendre le travail, mais comme ma priorité pèse maintenant près de 9kg (ok, le boulot n'a jamais été ma priorité), il y a des choses qui me choquent profondément!

    Selon ma principale, "le métier de prof est en train de changer". Donc, si je me fie à ce qui se passe, ma mission première est de surveiller mes élèves. Et d'enseigner de la SVT et de la techno. Et de pondre de l'interdisciplinarité pour des élèves ne sachant pas additionner 2.5+2.5.

    Revenons sur la surveillance: je finis à 15h20 le vendredi. A 15h30 je récupère bichon, puis c'est le week-end. Or, j'ai reçu un mail m'indiquant que je devais surveiller un examen blanc de 15h30 à 15h50. Pas de demande, de s'il vous plaît, rien. En fait, la direction partait du principe qu'on était corvéable à merci. Eh bien non. Je suis gentiment aller leur dire que je faisais déjà une heure de surveillance en dehors de mes horaires de travail (sans qu'on me le demande non plus d'ailleurs), donc qu'ils pouvaient m'oublier pour le vendredi. Evidemment, c'est plutôt anecdotique pour la plupart d'entre vous, que j'ai déjà la chance de finir si tôt, mais je commence à en avoir assez de cet état d'esprit. Je suis une bosseuse. Je suis au collège à 7h20, je bosse pendant mes heures de trou (nombreuses cette année), je fais les conseils de classe et les réunions parents/profs. Mais ce que je préfère dans mon métier, c'est mon autonomie: pouvoir gérer mon temps et mon travail, à ma guise. Et là, j'ai juste l'impression qu'on commence à m'imposer des horaires.

    Tout comme je sais pouvoir compter sur mon mercredi après-midi pour travailler ou faire les boutiques. Enfin, ça, c'était avant, maintenant, on a formation un nombre limité de mercredi. Mais quand même! Je le met ou bichon? Chez la nounou? Donc je ne suis pas payée plus, pour le temps en plus, mais en plus je dois payer la nounou. Bref, c'est pénible. Et j'ai même pas l'occasion de me plaindre, parce que j'ai des vacances!

    Mais le meilleur, c'est quand même cette réforme de m****! En 6ème, ils auront maintenant "sciences". Une seule trace écrite pour trois matières. Je ne suis pas formée pour enseigner de la SVT, ni même la techno. Je n'ai aucune attirance pour ces matières, ni l'envie de les enseigner. Et je n'ai aucune compétence pour le faire! Bonjour l'enseignement au rabais!

    Parlons aussi des EPI: obliger les profs à aborder des thèmes dans plusieurs matières. C'est vrai que le développement durable est un indispensable pour un élève qui ne maîtrise pas le compréhension de la consigne! Et, ne vous trompez pas, j'adore les autres matières, mais je ne veux pas être obligée de travailler en interdisciplinarité. Je veux pouvoir le faire si l'occasion se présente. Si j'ai le temps de le faire correctement, si le projet me plaît.

    Je ne vous fais même pas un paragraphe sur mon salaire, gelé depuis des années! Ou sur les conditions de travail (infiltration d'eau, élèves problématiques, parents défaillants).

    Plus j'écris, et plus je me dis que je ne finirais pas prof. Les difficultés des élèves ne permettent plus de faire des cours intéressants, je reste sur du basique. Mon salaire qui n'augmente pas, alors que la demande de travail explose.

    Mais surtout, je me fais du souci pour mon fils: que va-t-on lui enseigner? Dans quelles conditions va-t-il pouvoir apprendre? Evidemment, je l'aiderai et le suivrai, mais je suis du métier, c'est plus facile pour moi. Combien d'enfants n'ont pas cette chance? Et suis-je la seule à trouver ça anormal que l'école n'offre pas la même chance à tous les élèves? Simplement, de les amener au meilleur d'eux-mêmes...

    Voilà, un énième article de prof qui en a marre, marre qu'on n'écoute pas les gens sur le terrain. Marre qu'on minimise nos difficultés, ou pire, qu'on nous accuse de nos propres difficultés. Alors, si le métier est en train de changer de cette manière, je ne donne pas cher de l'éducation nationale!


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