• Quartiers oubliés

    J'adore mon nouvel investissement! C'est une petite boîte contenant des livrets avec des balades sous forme d'énigmes. J'ai choisi le premier livret: Paris, notre quartier. C'est un peu compliqué à retranscrire dans un article, tout comme j'ai failli me perdre plusieurs fois. Mais ne me fiant qu'à mon instinct et n'écoutant que mon courage ( en fait j'ai juste tourné en rond plusieurs fois) ( et il fallait juste oublier l'état de mes pieds) ( mais pourquoi ai-je mis cette nouvelle paire de bottes?) ( ah oui! Je me souviens maintenant, elles sont juste trop belles!).

    Alors, solution de l'énigme précédente, c'était bien sûr Jaurès. Je sors de là, toute contente de retrouver mon Paris: oui je dis bien MON Paris! Pas forcément les trajets touristiques, je m'intéresse plutôt à une ambiance, une histoire, le temps d'avoir un coup de coeur pour un point de vue. Et là, je suis servie dès le début.

    Quartiers oubliés

    Quartiers oubliés

    Après une double écluse et des marches de pierre ( mais que de mystères...), me voici place de Stalingrad. Une rotonde datant d'avant la Révolution servait à percevoir les taxes sur les marchandises entrant dans Paris.

    Quartiers oubliés

     

    En effet, après un pont de pierre et un cinéma couvert de mots, on longe le canal saint martin.

    Quartiers oubliés

    Quartiers oubliés

    C'est juste un endroit magique.

    Quartiers oubliés

    Ca m'a beaucoup fait penser à ma promenade dans Brooklyn: un joli soleil, des joggeurs et de l'eau, le tout dans une ambiance très bobo. On peut même voir un bout de la tour Eiffel ( bon ok, il faut chercher et surtout traverser un pont inquiétant) Mais au bout, il existe un café, le bar Ourcq, où on peut demander un transat avec sa boisson pour profiter des berges.

    Quartiers oubliés


    Un peu plus loin, une haute tour me sert d'objectif ( oui le livret est un peu flou des fois).  En fait, c'est une ancienne cheminée d'usine. En face, on se trouve dans une rue typique: une boulangerie, un poissonnier, un primeur et même un fleuriste. Bref, un vrai petit village noir de monde le samedi. Pour répondre à mon énigme, il faut que je regarde le nom de tous les commercants pour trouver celui qui n'existe pas dans ma liste. A ce moment là, je me dis que je suis un peu timbrée de m'infliger ce genre de chose.

    Quartiers oubliés

     

    Heureusement, je suis récompensée quelques mètres plus loin: la mairie du XIXème qui accueille aujourd'hui un mariage. La mariée était vieille et même pas en blanc, mais la vue sur la butte chaumont imprenable.

    Je descends une rue introuvable ( bon, oui, on peut la trouver mais j'ai fait deux fois le tour de la place)( devant tous les gens du mariage). Et au n°14 se cache une petite église orthodoxe.

    Quartiers oubliés

    J'ai aussi appris que crimée est une presqu'île ukrainienne.

    Après plusieurs montées et descentes...le faubourg de la Mouzaïa. Aucun touriste à l'horizon, et c'est bien dommage. C'est un paysage de carte postale: construit sur d'anciennes carrières de gypse, le sol est trop instable pour supporter le poids de grands immeubles. On a donc devant nos yeux le quartier de l'amérique, village pittoresque et unique dans la capitale( une sorte de Montmartre bis). Les rues sont pavées, bordées de jardins, bref, un petit paradis...

    Quartiers oubliés

    Quartiers oubliés

    Quartiers oubliés

    Mais les énigmes se corsent. Je vous cite un passage " Utilisez ensuite le sens de circulation et la devise de la France pour avancer dans votre parcours. N'empruntez aucun sens interdit et cherchez une villa vous permettant de progresser vers la rue éponyme du quartier que vous visitez". Bon alors, étant en pleine révision du code, je gère le sens de circulation. Par contre, je ne vois pas ce que vient faire la devise de la France. Ah ben si, tout s'éclaire:

    Quartiers oubliés

    Quartiers oubliés

     

    Je dois avoir l'air idiote: je me balade avec un crayon à la main pour répondre à mes énigmes, je cherches des indices partout et je m'arrête pour prendre des photos... Mais ça vaut le coup, ne serait-ce que pour apprécier l'humour des auteurs.

    Quartiers oubliés

    En effet, ils ont beaucoup d'humour. Je dois descendre tout plein de marches pour ensuite....arg en remonter?!

    Quartiers oubliés

    Ils me font même compter le nombre de marches! Mais franchement, une fois arrivée sur la butte Bergeyre, j'oublie les marches.

    Quartiers oubliés

    Ce micro quartier aujourd'hui totalement inconnu a autrefois accueilli un stade de football d'une capacité de 15 000 personnes: il y a eu des coupes du monde et même des matchs de jeux olympiques. Il a été rasé pour accueillir un petit lotissement qui a décidé d'organiser un jardin partagé pour sauver ça:

    Quartiers oubliés

    Un unique banc nous permet d'admirer le panorama. Je me pose un petit moment pour profiter de la vue et répondre à un rébus m'indiquant la suite du parcours.

    Quartiers oubliés

    Je termine par un joli marché tout plein d'odeurs, de couleurs et de saveurs. J'y achète mon déjeuner que je vais déguster butte chaumont.

    Quartiers oubliés

    Et sur un banc, entourée de joggeurs qui tournent en rond, je peux trouver l'énigme finale. En faisant correspondre les lettres des quinze autres énigmes, je déchiffre une très jolie citation de Sacha Guitry qui termine très bien mon article:" Etre parisien, ce n'est pas être né à Paris, c'est y renaître".

    Quartiers oubliés

     

     

     

     

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  • Juste pour vous mettre l'eau à la bouche...

    Jeux de piste à Paris

     

    Demain, je vais crapahuter dans Paris à la recherche de solutions d'énigmes ( mais pourquoi je me lance là dedans?).

     

    Point de départ: Nommée Rue d'Allemagne en 1903, la station que je dois rejoindre est aujourd'hui située au carrefour de trois lignes de métro. Elle a été débaptisée en août 1914, à la veille de la première guerre mondiale, puis on lui attribua le nom d'un homme politique assassiné à cette époque pour ses convictions. Je dois préférer la sortie de ce leader socialiste et pacifiste se trouvant sur la ligne 5 pour débuter le parcours.

    Jeux de piste à Paris

     

    Alors...?

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  • Les ors de la République

    Les ors de la République

     

     

     

     

    Réveil 5h30. Je suis folle, j'en suis consciente. Enfin, d'après Biquet, je suis « amoureuse du patrimoine ». J'ai trouvé la formule jolie pour cette journée du patrimoine sur le thème du patrimoine caché. C'était peut-être ma dernière occasion de visiter certains bâtiments, pas vraiment cachés .

     

    Les ors de la République

    Les ors de la République

     

    Arrêt Champs-Elysées Clemenceau, Paris, 7h15. Le seul avantage d'avoir donné rendez-vous à cette heure-ci, c'est de pouvoir observer une très jolie lumière sur les Champs-Elysées. Et de voir arriver Mictor avec la même tête que moi ( celle d'un prof après une semaine de cours).

     

    Les ors de la République

     

    Avenue Gabriel, Paris, 7h18. Heu, il y a du monde. Mais ça vaut le coup, j'en suis sûre. Alors on attend, en papotant avec des gens dans la file, ou avec Mictor. Tout est bien organisé:des WC, des fontaines d'eau, et même un marchand ambulant qui vend des boissons chaudes et des croissants.

     

    Les ors de la République

    Les ors de la République

     

    Même endroit, 2h plus tard. Bon, là j'ai un peu froid. Et puis on commence à apercevoir la grille du coq. D'ailleurs, nous échappons de peu à une interview. Les lieux sont évidemment très protégés, hommes et animaux sont présents en masse.

     

    Les ors de la République

    Les ors de la République

     

    Grille du coq, Paris, 10h. Nous accédons au Graal. Pas un brin d'herbe ne dépasse dans les jardins pourtant si modifiés.

    Les ors de la République

    Imaginez que cet hôtel construit pour le comte d’Évreux puis offert à la Pompadour a connu de multiples aventures : entouré de cascades, de labyrinthes, puis d'un jardin paysager constitué d'une laiterie, d'un moulin, tout est redevenu plus sobre à l'époque napoléonienne. Admirez...

     

    Les ors de la République

    Les ors de la République

    Les ors de la République

     

    Salon d'argent, j'ai plus regardé ma montre. Waouh ! Oh purée, waouh ! A part le lourdingue qui drague la chinoise depuis plus de deux heures (on s'est suivi dans la queue), je suis émerveillée. Tout est beau et étincelant. Je n'ai pas vraiment envie de vous expliquer l'histoire de cet hôtel particulier voué à un tel avenir, alors voilà les grandes lignes :

     

    Les ors de la République

     

    Ce salon a été crée pour la sœur de Napoléon Ier, doré à l'or blanc. Louis Napoléon Bonaparte y a préparé son coup d'état du 2 Décembre 1851 et Félix Faure y a reçu sa maîtresse avant de mourir.

     

    Les ors de la République

    Les ors de la République

     

    Salle à manger Paulin. Ancienne chambre de Napoléon III, c'est aussi le seul témoin du modernisme initié par Pompidou. C'est vrai qu'il faut aimer, perso, j'ai juste eu l'impression d'être dans un film d'Austin Power . Pour la petite note physique/ chimie, les meubles sont recouverts d'une matière plastique qui se trouvait dans les cabines des vaisseaux Apollo.

     

    Les ors de la République

     

    La bibliothèque. Il faut vraiment que je vous présente cette pièce ?

     

    Les ors de la République

     

    Le salon des Fougères.

     

    Les ors de la République

    Les ors de la République

     

    La salle des fêtes. Lieu des cérémonies officielles, chaque nouveau président y est investi.

     

    Les ors de la République

    Les ors de la République

     

    Le salon Murat. Il y a le conseil des ministres tous les mercredi depuis la présidence de Pompidou . En fait, c'est moins grand que ce que je croyais. Au milieu de la table trône une pendule à double cadran de manière à ce que le président et le premier ministre voient l'heure.

     

    Les ors de la République

    Les ors de la République

    Les ors de la République

     

    De nombreux salons...

    Les ors de la République

     

     

    On arrive enfin dans le vestibule qui mène aux antichambres et au bureau du président. Ne nombreuses personnes sont passées par là et c'est vraiment, vraiment chouette de pouvoir voir tout ça.

     

    Les ors de la République

     

    Le bureau du président se trouve dans le salon doré. Je trouve ça un peu lourd et le lustre me ferait peur mais c'est quand même classe.

     

    Les ors de la République

     

    Juste à côté, le salon vert qui a servi de bureau au général De Gaulle. C'est maintenant le siège des conseils de défense et des conseils de ministre restreints.

     

    Les ors de la République

    Les ors de la République

     

    Après le vestibule d'honneur, on entre dans la cour d'honneur où nous accueille une autre sorte de patrimoine, la simca du général de Gaulle.

    Les ors de la République

    Le propriétaire est un passionné, il n'a rien changé donc si on avait le droit de toucher, on pourrait effleurer les empreintes du shah d'Iran ou des Kennedy.

     

     

     

    Boulevard de la Madeleine, Paris, 11h50. Petit détour par le Monoprix pour acheter de quoi manger.

     

    Les ors de la République

     

    Jardin des Tuileries, Paris, 12h20. Pique-nique au bord d'une fontaine sous le regard envieux des canards désolée, le canard est un animal vicieux qui ne veut pas être pris en photo avec ce fameux regard quémandeur).

     

    Les ors de la République

    Les ors de la République

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    Assemblée nationale, Paris, 13h00. Toujours beaucoup de monde mais heureusement, on peut toujours papoter... J'ai l'impression d'être privilégiée de pouvoir voir tout ça, alors, ça ne me dérange pas d'attendre un peu. Et apparemment, c'est pareil pour tout le monde.

     

    L'assemblée nationale est constitués de deux anciens palais, la palais Bourbon et l'hôtel de Lassay. L'hémicycle est dans le premier et le bureau de président de l'assemblée national est dans le second. Une galerie majestueuse rejoint les deux lieux. On a terminé par la bibliothèque au son des tambours des gardes républicains. Allez je vous laisse admirer...

     

    Les ors de la République

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    Les pieds en compote, Mictor et moi nous sommes dirigés vers un café aux prix exorbitants pour finir sur une discussion philosophique ( dont la probabilité d'un prochain pandanniversaire). Pour mon retour à Paris, je me suis régalée et j'espère vous avoir bien fait profité des arcanes du pouvoir !

    Les ors de la République

     

     

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  • Ca y est je suis de retour! Pour l'instant,je ne veux pas prononcer le mot honni, celui qu'on peut voir dans tous les magasins, celui qu'on entend dans la bouche de tous les enfants... Non je préfère me remémorer mes vacances en vous concoctant un petit article tout plein de photos, sans trop d'explications parce que les vacances c'est sacré!

     

    Tout d'abord, j'ai bullé à salon: au programme, légumisage devant les programmes débiles. Evidemment, aucune photo qui pourrait prouver qu'une prof, que moi, Bille de plomb, ait pu regarder ce genre de chose. Mais rassurez vous, j'ai aussi travaillé ( deux après-midis).

    Une petite semaine à Nice pour voir mon pôpa et bronzer: moui, j'avais un peu l'air d'une endive après la grisaille parisienne. Mais j'ai aussi fait les boutiques et admiré l'architecture italienne.

    Souvenirs, souvenirs...

    Souvenirs, souvenirs...

    Souvenirs, souvenirs...

     

    Mais j'ai gardé le meilleur pour la fin: les 15 derniers jours ! La première semaine, biquet, un couple d'amis et moi sommes allés au camping. Alors déjà, on était cerné par des hollandais. Bon, ils sont gentils mais quand même un peu bizarre. Au programme: randonnées, vélo et visite de l'Auvergne.

    Franchement, c'était génial! Des bons fromages, des beaux paysages et pleins de découvertes. Je vous mets tout ça en vrac:

    Souvenirs, souvenirs...

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    Souvenirs, souvenirs...

    Souvenirs, souvenirs...

    Souvenirs, souvenirs...

     

    Un dernier petit resto pour gouter la fameuse truffade ( un pur délice), et en avant pour Bergerac, histoire de rendre visite à demi beau papa et demi belle maman. Je vous passe les détails des premiers jours mais ensuite, festival de villages: entre les bastides et quelques uns des plus beaux villages de france, j'en ai pris plein la vue et je vous en fait profiter:

    Souvenirs, souvenirs...

    Souvenirs, souvenirs...

    Souvenirs, souvenirs...

    Souvenirs, souvenirs...

    Souvenirs, souvenirs...

    Souvenirs, souvenirs...

     

    Bon, c'est un peu court comme article mais c'est la reprise! Et puis il y en aura tout plein d'autres...

     Souvenirs, souvenirs...

     

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  •  

    La fin d'année pour un professeur est assez compliquée : il faut gérer les élèves qui ont déjà un pied en vacances ( bon pour certains, ils y sont depuis longtemps, voire n'en sont jamais sortis), finir les dernières corrections ( cet article est une aubaine pour m'extirper de ce tas de bêêêtises, c'est peut-être pour ça qu'il est aussi long !), faire acte de présence aux conseils de classe ( qui ne servent plus à rien puisque la politique de la maison mère est de ne plus faire redoubler...). Bref, que du bonheur ! Du coup, j'ai réquisitionné Mictor pour oublier la grisaille quotidienne ( moui,le temps s'est aussi mis au gris) le temps d'une balade dans un des plus charmants villages de Paris, peut-être le seul qui ait gardé cette âme de village malgré la horde de touristes honnis.

     

     

    Vous avez bien sûr deviné le cap de la journée...Montmartre. Mictor adore ce quartier, le connaît bien mais j'ai bien envie de le surprendre et de lui faire découvrir ( j'en profite pour découvrir aussi) un montmartre plus secret, plus confidentiel, plus silencieux aussi. A lui de me dire si j'ai réussi mon pari !

     

     

     

    Montmartre, c'est tout d'abord une butte ( bon là, je vous l'accorde, je ne vous apprends rien). A l'origine boisée et parcourue de sources, elle apparaissait bénie des dieux. Les gaulois et les romains y ont donc construit des temples dédiés à Mars et autres Mercure. Mais c'est le martyre de Saint Denis qui a rendu célèbre le lieu. D'où une abbaye, riche et puissante, et un bourg qui gravite autour. Le bourg est scindé en deux : en haut, difficile d'accès, on trouve les vignerons, meuniers et laboureurs. En bas, près du mur des fermiers généraux, place aux plaisirs dans les guinguettes.

     

    Mais la grande richesse de Montmartre, c'est son sol : un plâtre largement exploité et utilisé dans Paris. Un dicton affirme d'ailleurs qu' « il y a plus de Montmartre dans Paris que de Paris dans Montmartre». Son ambiance aussi : suite aux travaux du baron Haussman, le quartier latin, fief des artistes, est devenu trop cher. Cette joyeuse bande d'originaux a donc émigré un peu plus loin, dans ce quartier assez éloigné de Paris pour passer au travers des bouleversements urbains. D'ailleurs, aujourd'hui, ce dédale si particulier est officiellement protégé.

     

     

     

    Pardonnez cette longue introduction, mais j'aime bien l'histoire de ce quartier, histoire qu'on connaît assez peu puisque les touristes visitent le Sacré-coeur, la place du tertre et basta.

     

     

     

    Rendez-vous est pris à 14h, arrêt Blanche ( heure tardive, due à la fin d'année d'un prof). Pourquoi blanche et pas une autre couleur ? Tout simplement parce que les ânes passaient par là pour transporter le plâtre, recouvrant les alentours d'une fine couche de blanc.

    Pas de quoi effrayer le moulin rouge, rendant des couleurs au quartier avec son french cancan. Pour continuer dans le champ lexical coloré (l'imminence du brevet et du bac me rappelle quelques souvenirs:), direction l'impasse Marie-Blanche. Avant de rentrer dans les détails, une maison attire notre regard :

     

     

    Rien à dire là dessus, elle est juste jolie.

     

    Un peu plus loin, une étrange batisse nous attend.

    En 1835, le comte Charles de L'Escalopier fit construire un castel entouré de serres. A l'abandon après sa mort, la maison fut rasée mais des ornements architecturaux furent récupérés par un voisin antiquaire. Les fenêtres à meneaux, la tour carrée, les motifs gothiques nous replongent dans un moyen-âge idéalisé. D'ailleurs, ici, les rues pavées grimpent ( ou descendent selon le point de vue).

    On arrive rue de Ravignan. Dévalant vers Paris, elle fut pendant longtemps la seule rue du village. Il y avait tellement de trafic qu'en 1646, on décida de la paver. En chemin vers une autre curiosité, le charme opère :

     

    Mon guide m'avertit, la prochaine épicerie est mitraillée par les touristes.

    En effet, l'épicerie Collignon est une image phare du film Amélie Poulain. On a eu de la chance, les touristes n'étaient pas encore arrivés. Un passage en escalier plus tard, un petit jardin nous appelle...

    Fermé hier, j'espère pouvoir m'y reposer un autre jour. En bas, après avoir traversé un groupe d'américains, on tombe sur la première maison particulière de cette promenade ( je dis bien la première, c'était un festival aujourd'hui).

    C'est la maison bancale de Paris. La photo ne rend pas l'aspect bizarroïde : les planchers ne sont pas parallèles au sol, les fenêtres ne sont pas droites, bref, je n'aimerais pas habiter dans cette maison, j'aurais peur qu'elle tombe ! Un peu plus loin, on me parle d'une place typique de Paris : la fontaine Wallace, la marquise Guimard, on y retrouve même les tags et les crottes de chien. Il y avait ici l'ancienne mairie : Clémenceau a occupé les lieux et Verlaine s'y est marié. Le trésor des abbesses aurait même été enterré sous un banc !

     

     

     

    L'histoire chrétienne s'est en partie écrite ici : tous les vendredis, de 15h à 18h, on peut visiter la crypte du martyrium.

    Premier cimetière des martyrs chrétiens, on y ajouta une chapelle qui fut longtemps un lieu de pèlerinage. Le 15 Août 1534, Ignace de Loyola et ses compagnons y fondèrent la Compagnie de Jésus. Mais la Révolution a rasé le sanctuaire et a si bien brouillé les pistes qu'on a jamais retrouvé de vestiges.

     

     

     

    On descend maintenant la rue des martyrs ( certains arrivaient pieds nus!!!) pour arriver sur un gros boulevard. Parmi les néons et boutiques attrape-touristes, une façade détonne : des colombages et une statuette toute ronde.

    Un peu plus loin, on nous rappelle qu'à une époque, le village était indépendant et qu'il a été rattaché à paris.

    Encore quelques pas et la façade défraichie de l'Elysée-Montmartre apparaît.

     

     

    Le guide est fou, après nous avoir fait descendre, il nous fait remonter : parmi les odeurs de poulet rôti et de glace, on délaisse le Sacré-Coeur pour se diriger vers la halle Saint-Pierre. Elle nous rappelle étrangement le marché de Saint Denis.

    Construite par un élève de Baltard, elle abritait le marché couvert quotidien de Montmartre. C'est maintenant le musée d'art naïf Max-Fourny.

     

     

     

    En longeant le square Louise Michel, on longe aussi les anciennes carrières.

    Une grotte rappelle qu'à une époque, la butte était un vaste gruyère. Le gypse extrait servait certes à fabriquer du plâtre, mais il était aussi utilisé pour la préparation de la poudre de riz. En parlant de dames, les champs alentours offraient parfois un spectacle assez grivois ! Avant tout ça, bien avant, des roches de l'éocène ont délivré un sacré secret : un tronc de palmier pétrifié en silex et des ossements fossilisés ( pachyderme, marsupial et divers carnassiers).

     

    Bon allez, je ne résiste pas, la vue est magnifique, en haut comme en bas :

     

    Juste à côté, l'église Saint Pierre, véritable miraculée : dernier vestige de l'abbaye bénédictine, elle servait à la fois aux abbesses et aux paroissiens, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle elle a été épargnée par les révolutionnaires. Un lourd portail ferme l'accès au petit cimetière attenant.

    L'endroit, malgré une kermesse, est assez sinistre.

     

    On est tout près de la place du tertre, impossible de prendre de photo tellement ça grouille de monde. Mais si aujourd'hui l'endroit paraît assez bohème, au 14ème siècle, il accueillait la potence du village. Et les artistes qui s'y sont refugiés entre 1890 et 1940 espéraient vite déguerpir vers des appartements chauffés et des repas réguliers.

     

     

    Une petite rue quasiment vide (?!) débouche pourtant sur la plus petite place de Paris. Et au n°1, il y a la maison la plus haute de la butte.

     

    Montmartre est aussi l'occasion de vous raconter des anecdotes rigolotes :

     

    La rue Norvins était la rue principale du village haut. Mais surtout elle s'appelait rue Traînée. Les historiens n'arrivent pas à choisir l'origine de ce nom : soit il est dû à l'alignement des maisons, soit il est dû au piège à loups ( on traînait de la viande jusqu'au piège pour y amener le loup).

     

    Aux n°22 et 22bis, la propriété a été une maison de santé. Parmi les patients, Jacques Arago ( frère du savant) qui a écrit un livre de 62 pages dont aucun mot ne comporte la lettre a, mais aussi une ancienne demoiselle d'honneur de Marie-Antoinette qui avait perdu la raison de n'avoir pu épouser Robespierre et enfin, Gérard de Nerval qui promenait un homard vivant en laisse !

     

    Revenons à des choses plus sérieuses, Napoléon ! Que vient-il faire ici ? Et bien, au n°10 place Jean-Baptiste Clément, on trouve ça :

    En effet, c'est à l'empereur qu'on doit la rue Lepic qui offrait enfin une route praticable vers Paris. En la descendant, le plus ancien moulin (1622) et le seul ayant conservé son mécanisme, le moulin de la galette.

    Il doit son nom à la femme du propriétaire qui faisait de succulentes...galettes !

     

    On descend encore, à la recherche d'un rocher dit «  de la sorcière » mais grosse déception, le passage sans nom est fermé ! La déception est telle, qu'on se perd un petit moment ( le temps de retrouver mon fameux sens de l'orientation).

    Mais ce léger contretemps nous a permis de trouver un petit bout de Londres, et pas n'importe lequel !

     

     

    Le temps de remonter l'avenue Junot ( pas d'assassin au n°21 pour la bonne raison qu'il n'y a pas de n°21), pour confirmer la culture de mictor : entre le passe muraille et l'âne lolo, je me balade avec une encyclopédie...

     

    Mais bon, je réussis quand même à l'étonner, notamment quand on se retrouve devant la fontaine où Saint Denis se serait reposé.

     

    En effet, l'endroit est charmant, ancien maquis, de nombreuses sources jaillissaient ici et à l'aube, les vapeurs d'eau formaient un épais brouillard.

    Cette atmosphère a inspiré le propriétaire qui y a construit un château dont il ne reste qu'une charmante dépendance.

     

     

    Au début du 17ème siècle, une vacherie était réputée pour son lait. Mais d'autres bêtes travaillaient dans les champs, les carrières ou les chemins. D'ailleurs, elles venaient le soir à l'abreuvoir : le nom et la forme de la rue rappellent des temps révolus.

     

    On remonte la rue, mais c'est un peu comme si on changeait d'époque ou de ville :

     

    Entre la maison rose qui a inspiré un tableau d'Utrilo et la plus vieille maison de Montmartre (aujourd'hui musée), la rue pavée et biscornue, on pensait être déjà bien gâté par le paysage.

     

     

    Pfff, c'était sans compter sur les vignes ou le jardin saint-Vincent, où on a laissé la nature faire son œuvre. Il y a là le Lapin Agile, dont je parlerais plus en détail dans un autre article.

     

    Pour finir en beauté, regardons d'un peu plus près les noms :

     

    Rue de la bonne : rien d'illégal, c'est une allusion à une source défunte.

     

    Rue du Chevalier-de-la-Barre :jeune homme torturé et décapité à 20 ans sous prétexte qu'il avait omis de se découvrir au passage d'un procession, qu'il avait chanté une chanson impie et qu'il possédait le Dictionnaire philosophique portatif de Voltaire ( bon c'est vrai qu'il cumulait, mais on était en 1766 quand même!).

     

     

     

    Enfin, direction le métro, et là, deux option :

    le passage Cottin, juste impressionnant ou continuer sur la rue de l'infortuné chevalier, qui se termine sur de larges paliers dits »pas d'âne ». Devinez par où on est passé... ?

     

     

     

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